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L’ordre de la Légion d’honneur est de toutes les distinctions françaises la plus haute et la plus vivante. Elle germa en 1802 dans la glaise des champs de bataille napoléoniens, pour honorer les services éminents rendus à la Nation par des civils comme par des militaires. En deux siècles, elle a fleuri un million de boutonnières et soixante-dix blasons de villes héroïques. Le meilleur du peuple français, le plus illustre des pays étrangers, porte sur le côté gauche de sa poitrine, contre son cœur, cette goutte d’écarlate tombée du drapeau tricolore.

En tant que Président de la République, j’ai l’honneur d’être le grand maître de cet ordre riche de sa grandeur passée, présente et à venir, riche aussi d’un patrimoine exceptionnel, qui reflète la noblesse de son lignage. À l’ombre de clochers gothiques, dans des forêts qui retentissent encore des cavalcades des rois, ses bâtiments raniment le souvenir des décorations de jadis, l’ordre de Saint-Michel, du Saint-Esprit ou de Saint-Louis, et s’inscrivent dans le temps long de l’histoire de France.

La grande chancellerie de la Légion d’honneur est propriétaire du château d’Écouen, qui, après de multiples métamorphoses, fut finalement mis à la disposition du ministère de la Culture pour devenir le musée national de la Renaissance en 1977. Elle possède aussi la maison des Loges, au cœur de la forêt de Saint-Germain-en-Laye, sur l’emplacement d’un ancien château de Robert le Pieux et d’un couvent bâti par Anne d’Autriche, ainsi que l’abbaye royale de Saint-Denis, chef-d’œuvre de la fin du XVIII e siècle dessiné par Robert de Cotte.

Le palais de la Légion d’honneur, ancien hôtel de Salm, présente lui deux visages. Il déploie le long de la Seine la douceur d’une rotonde et d’une terrasse à balustrade, et sur la façade opposée, derrière une porte en arc de triomphe qui donne sur la rue de Lille, la rigueur altière d’une double colonnade à l’antique. L’implantation du palais en plein cœur de la capitale, face au Louvre, entre l’Assemblée nationale et le musée d’Orsay, illustre la centralité de la Légion d’honneur dans la République française et dans notre société contemporaine.

La beauté de ces murs est renforcée par la valeur de ce dont ils sont l’écrin. Les bâtiments des Loges et de Saint-Denis accueillent les maisons d’éducation de la Légion d’honneur, un collège et un lycée d’excellence fondés par Napoléon pour des jeunes filles dont les parents, grands-parents ou arrière-grands-parents ont été décorés. Loin de n’être qu’un conservatoire, ce patrimoine architectural est un vivier, où éclot le goût républicain de l’effort, du dépassement de soi et de l’ouverture.

Le palais de la Légion d’honneur a ouvert en 1925, à l’instigation de son grand chancelier d’alors, le général Dubail, un musée consacré aux ordres de la chevalerie et du mérite. Les murs des anciennes écuries abritent désormais le flamboiement de pierreries des plus belles décorations du monde. Mais ses trésors les plus précieux ne sont sans doute pas ceux qui scintillent le plus. Plus émouvantes encore sont les baguettes du petit tambour d’Arcole, André Estienne, qui à seize ans traversa un fleuve à la nage pour aller sonner la charge sur l’autre rive et semer la panique chez l’ennemi, ou encore les feuillets de cahier d’écolier sur lesquels, le 30 mai 1943, depuis la banlieue de Londres, Joseph Kessel et Maurice Druon inscrivirent à l’encre bleue les premières paroles du Chant des Partisans. À travers ces lieux, ces œuvres et ces objets, on lit comme à livre ouvert la geste de notre Nation dont elle se fait elle-même l’aède par les destins qu’elle élève au rang d’exemples et les valeurs qu’elle hisse au sommet.

Parmi les portraits des décorés illustres, au milieu de ces rubans que leurs doigts ont touchés, de ces émaux que leur peau a tiédis, plane quelque chose de leurs désirs et de leurs rêves, que les visiteurs ressentent imperceptiblement. Quelque chose de communicatif, car je crois la grandeur contagieuse. C’est pourquoi l’on referme cet ouvrage avec un peu de ce souffle de l’honneur et de l’émulation qui, traversant ses pages, nous gagne le cœur.





M. Emmanuel Macron,
Président de la République
Grand maître de l’ordre national de la Légion d’honneur

Un livre d'art présenté en coffret
et livré avec un sac en toile

Sommaire détaillé


• L’honneur de la France

par François d’Orcival,membre de l’Institut


• LE PALAIS ET LE MUSÉE DE LA LÉGION D’HONNEUR

Un palais, une Nation
par Nicolas Personne

Le musée de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie
par Anne de Chefdebien et Tom Dutheil


• LES MAISONS D’ÉDUCATION DE LA LÉGION D’HONNEUR

Histoire et vie dans les maisons d’éducation
par Dominique Henneresse

La maison d’éducation d’Écouen
par Valérie Goedert

La maison d’éducation de Saint-Denis
par Béatrice Gaillard

La maison d’éducation des Loges
par Alain Beauny


• Annexes

Liste des grands chanceliers
Notes
Bibliographie
Biographies
Remerciements
Crédits photographiques
 
 

Un ouvrage collectif, des auteurs reconnus

François d’Orcival, membre de l’Institut
Nicolas Personne, historien de l’art
Anne de Chefdebien, conservateur du musée
Tom Dutheil, attaché de conservation du musée
Dominique Henneresse, secrétaire général des Amis du musée
Valérie Goedert, responsable de la documentation au château d’Écouen
Béatrice Gaillard, docteur en histoire de l’art
Alain Beauny, architecte DPLG

Quelques belles pages

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119 €Prix public

Caractéristiques Nombre de pages : 640
Nombre d’illustrations : 525
Format : 24 cm (l) x 31 cm (h)
ISBN : 979-10-90756-30-4